QUELQUES ELEMENTS POUR VISITER L’EGLISE DE BANEINS :
Une église qui date du XIIème siècle :
Le plus vieux document qui fait référence à l’église, date de 1153. Déjà placé sous le vocable de St Martin celle-ci est alors le lieu de culte de la paroisse d’Antanens qui appartient à la seigneurie de Baneins. Le village porte alors le nom de la paroisse.
Du XVe au XVIIIe siècle, les quelques textes qui nous sont parvenus présentent surtout les problèmes d’entretien ou d’absence de mobilier en particulier les fonts baptismaux qui feront défaut jusqu’à la fin du XVIIe s. Vous pouvez les admirer scellés à gauche de l’entrée.
A la lecture de ces doléances on s’aperçoit de la pauvreté de ces paroisses de campagne qui ont du mal à payer les réparations où les aménagements. Ce sont les curés en place qui à force de plaintes arrivent parfois à améliorer la situation, comme en 1782 où il faudra l’arbitrage de l’intendant du roi pour que des travaux de restauration soient entrepris (murs blanchis, réparation du mobilier et des lambris…) dont la galonnière de l’entrée ouest qui perdurera ainsi jusqu’en 1831 (sorte de préau abritant l’entrée-cf dessins).
D’importants travaux au XIXème s :
Au XIXè s a lieu la plus grande campagne de travaux.
-Des cloches sont commandées en 1825 et 1838.
-Des travaux de consolidation et de salubrités sont faits en 1829 avec la construction de la sacristie qui vient renforcer les contreforts d’un mur en dévers.
-Mais c’est surtout en 1859 qu’interviennent les travaux d’agrandissement et de rénovation qui vont donner à l’église son allure actuelle. C’est à cette époque que l’abbé Taconnet va réaliser les peintures murales et la voûte (fresques du XIVè-XVè siècles mises à part).
Ces travaux ont respecté le plan roman d’origine malgré la destruction du clocher à la Révolution et sa reconstruction lors de l’agrandissement de l’église.
A l’extérieur on peut remarquer ces différents travaux sur les façades latérales : la maçonnerie en galets et carrons, matériaux typiques de la Dombes constituent la partie la plus ancienne, alors que l’agrandissement du XIXème siècle est en pierre. On observe également l’ajout de contreforts, le rebouchage des anciennes ouvertures et leur remplacement par les baies actuelles, plus basses et plus grandes on peut aussi deviner par les renforts présents, la situation de l’ancien clocher au dessus du transept. L’abside et le soin apporté à ses vitraux et matériaux est également à admirer en contournant le bâtiment.
En 1969, une nouvelle campagne de travaux restaurera l’ensemble de l’édifice ainsi que les vitraux et les autels.
Symbole de ces travaux successifs, le portail d’entrée montre des éléments de l’église originale comme les deux chapiteaux du XIIè s, alors que le tympan qui figure Saint Martin date de 1869, c’est l’œuvre du père Richter alors curé de Saint Laurent.
Dans l’église sont à remarquer :
-Les fresques sur le mur de l’abside du XIV-XVème s qui représentent très certainement une Annonciation.
-L’abside en cul de four et sa fresque du XIXème représentant le Christ en Majesté.
-la piscine : petite niche au fond du cœur qui servait à vider l’eau et le vin de messe après l’office.
-Une litre funéraire (bande noire) qui coure dans le cœur et qui servaient à matérialiser le deuil lors du décès du seigneur. Les croix de consécration de l’édifice qui sont peintes au dessus.
-Des armoiries, certainement de la famille Du Saix à l’intérieur des piliers.
-Le mobilier, en particulier le Christ en croix (nommée aussi « sur une poutre de gloire »).
-Les vitraux, dont un oculus sur la façade ouest par lequel le soleil entre en fin de journée pour illuminer le bâtiment.
-Le portail avec son tympan du XIXème siècle représentant le Saint patron du lieu : St Martin ainsi que les piliers qui sont un réemploi du portail du XIIème siècle avec leurs personnages grotesques qui figurent certainement un homme et une femme.Nous vous souhaitons une agréable visite.
Reconstitution de l’église originelle réalisée par René Vernay
L’église au début du XIXème siècle et telle que nous la connaissons aujourd’hui.